...je ne voulais pas, j'ai tenté de résister, mais c'était plus fort que moi...je...je...glps...
C'est quand même classe le orange non ? (vous noterez le petit tatoo sur la joue qui fait bien supporter dégénéré - Nico, le sens du détail !)
Encore un silence radio de plus d'une semaine - désolé ! Au moins, j'ai plein de choses à raconter. Samedi dernier, donc, il y avait le premier match de football américain, qui opposait les Cavaliers d'UVA aux Blue Devils de Duke University (qui venaient de Durham, en Caroline du Nord). On s'est donc tous retrouvés chez Aline pour une tailgate party matinale (les tailgaters bouffent et boivent entre eux avant les matchs : apparement, c'est une tradition sudiste, mais on n'a pas su me dire pourquoi ça s'appelait tailgating). Après ça, hop, direction le stade en passant par Jefferson Park Avenue...où l'on se rend compte que le sport, ici, c'est une institution sacrée. Absolument tout le monde est sapé en orange, du gamin de quatre ans à l'octogénaire en fin de parcours. Tous ceux qui ont une place de parking libre chez eux essayent de la refourguer moyennant finance, avant de se jeter dans la marée humaine qui converge vers le stade.
Alors, le football américain, comment dire. J'ai bien aimé l'ambiance. Comme je l'ai dit, c'est une institution. C'est social. On y va comme on va à l'église...parce qu'il faut y aller. Et des gens que j'ai pu observer, peu avaient l'impression de s'intéresser au match. Bon, il faut dire que ce sport est spécial ; j'ai glané à droite à gauche des bribes d'explications de règles, et je peux livrer ces impressions :
1) En gros, le principe, c'est de voir de la barbaque en armure s'étriper pendant une heure pour faire passer un ballon ovoïde d'un bout de terrain à un autre, et ce, centimètre par centimètre (cet avis subjectif vous a été offert par l'amicale des sportifs militant contre la brutalité du genre humain).
2) Une heure, c'est l'heure théorique. Le rythme du jeu est extrêmement hâché, et dès que l'arbitre siffle un arrêt, on arrête les compteurs. En conséquent, il n'est pas rare qu'un match dure quatre heures.
3) Quatre heures c'est cool, mais sous le cagnard, non. J'ai jeté l'éponge au bout d'une heure ; ceux qui sont restés jusqu'au bout m'ont dit que la Virginie avait gagné. En fait les gros supporters purs et durs ont eu très peur, parce qu'il parait que l'équipe d'en face était vraiment nulle...et ça aurait été la honte de perdre contre eux (?!).
4) J'ai parlé d'ambiance : j'ai été content de venir pour voir l'effet que ça fait de voir ce stade rempli, ces milliers de personnes qui chantent l'hymne de la faculté à la mi-temps, leurs cris de ralliement, la mascotte de notre équipe ("CavMan" - que je plains le gars qui a du se trainer ce déguisement digne de Disneyland sous cette chaleur !) et les mecs de la fanfare qui en font trop, délicieusement beauf.
5) Comme c'est du sport, forcément au bout d'un moment on s'emmerde. Heureusement, il y a les cheerleaders qu'on peut mater, et c'est quand même beaucoup plus intéressant. Quelle merveilleuse coutume. Save the cheerleader, save the world !
Le stade rempli à ras bord.
La marée orange.
CavMan, c'est le bestiau qui ressemble à Zorro, vu de dos sur l'image.
Les gens du département de français. Sous la djellabah, Alex.
Go 'Hoos go ! ('Hoos, c'est l'abréviation de Wahoos, le nom des étudiants et des sportifs d'UVA. Il me semble que ça a un rapport avec l'hymne de la fac, qui se termine par ce cri. Wahoo !)
Il m'a fallu deux jours pour enlever c't'enfoiré de tatoo.
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Miscellaneous :
- J'ai un vélo ! Je l'ai acheté d'occase à un vieux qui n'arrêtait pas de bouffer/chiquer du tabac et de le cracher par terre pendant qu'on concluait l'affaire. Révulsant, mais tellement couleur locale. Le vélo a tenu une semaine avant que je bousille la roue arrière. Y a des fois, je suis maudit, for fuck's sake...
- La forêt que je dois traverser pour rentrer chez moi. En trois semaines, en rentrant de la fac, je me suis fait attaquer par douze castors, deux buffalos et un grizzli, que j'ai dû tuer à mains nues. Lewis & Clark-style !
- Les Etats-Unis, c'est la patrie des nerds en tous genres. Réputation justifiée. J'ai croisé des dizaines de filles qui se baladent avec des runes elfiques sur leur t-shirt, runes parfois grossièrement inscrites au feutre. Pas pu lire ce que ça voulait dire, ces gourdes utilisaient la transcription sindarin au lieu du quenya. Et elles faisaient des fautes. J'ai aussi vu un mec un peu gothique, cheveux longs et noirs, avec une chemise de forçat d'Azkaban, avec le numéro de détenu dans le dos. Ca donnait bien, il avait vraiment l'air d'un mage noir ! Mais, hélas, ce n'était qu'un geek lambda. Je suis sûr que Christelle kifferait d'avoir le même t-shirt n'empêche ! Allez, le meilleur pour la fin ; le gars a customisé sa bagnole pour avoir la même que les Ghostbusters. Awesome !
- En parlant de geekitude, Tiffany, une TA qui bosse dans le même bureau que moi, m'a proposé une partie de Magic : The Gathering à la boutique de jeu de rôle du coin, vendredi soir. Je n'ai encore rien compris aux subtilités des règles - ça fait plus de sept ans qu'on essaye de me les inculquer...quand ça veut pas rentrer, ça veut pas rentrer.
Un habitué de la boutique : J'utilise mon archange de lumière céleste et je t'attaque, armé de mes deux artefacts de l'empire Menzorien, qui doublent mes dégats et empêchent tes troupes volantes de bloquer.
Moi : Ahaha, j'avais prévu le coup, on ne me la fait pas, à moi ! J'utilise mon sort instantané de sphère de négation et j'engloutis ton archange à la con, nan mais ho ! Euh, c'est bien comme ça que je l'utilise, cette carte, hein ?
Lui : Impossible, je viens de détruire tes marécages et te priver de tout ton mana. Ta carte, là, elle est useless, et tu viens de perdre 25 points de vie.
Moi : Euh, et c'est grave ?
Lui : Disons que tu viens d'être brûlé au trente-sixième degré.
Moi : Mais quel jeu de merde ! (oui, je n'aime pas perdre)
- Le temps n'est plus à la canicule, God be praised. On a quand même pu profiter de la piscine. J'ai pu faire l'otarie.
- La Maison Française a commencé son cycle de projections de films français. La première soirée, ça devait être Paris je t'aime, que j'avais loupé au ciné et que je voulais voir. Le dvd n'était pas dispo, on s'est retrouvés avec A bout de souffle, le premier Godard. Assez mou comme film, mais tout n'est pas à jeter dedans. Au moins j'aurais pu voir ce que c'est, la Nouvelle Vague.
D'un point de vue estudiantin et professionnel
Il y a des trucs marrants. On a fait remplir des fiches aux élèves en début d'année. On a nos perles. En dehors des classiques "Je veux étudier le français parce que c'est le langue de l'amour", "je veux parler français pour séduire beaucoup" (à la question, "pourquoi avez-vous choisi cette langue ?"), Alex a trouvé une réponse de psychopathe dans ses fiches. Question : "Quelles sont vos acivités extra-scolaires ? Qu'aimez vous faire ?" Réponse : "J'aime manger et dormir. Le Lundi, je joue avec les écureuils." Mouiiiiiii...
Pour le reste c'est pas folichon. J'ai passé mon dimanche à corriger des copies. Le gros souci des profs là-bas, c'est de ne pas mettre des notes trop basses. Parce que tu comprends, l'élève il paye le prix fort pour avoir ses modules, et puis il faut surtout pas le traumatiser, hein, alors on lui met minimum un C, même si c'est un veau. C, c'est un 15/20 en France. C'est je crois la note minimum pour avoir le module validé. Et le gamin qui ramène un 14, les parents l'excommunient puis le brûlent (s'il échappe aux parents, les banquiers qui ont allongé la thune pour le prêt-étude se chargent de le rattraper et de l'achever à coups de rangers). Il faut donc donner plus de 15 à des copies qui frisent l'inintelligible pour les cas les plus extrêmes (deux gars dans ma classe de 202). Vous seriez surpris de ce qu'on peut faire en bidouillant les barèmes ! Heureusement, la majorité bosse bien. Mais j'ai l'impression (à tort, peut-être) que le niveau est plus bas qu'en France. On ne tarit pas d'éloge sur "les universités américaines, les meilleures du monde". En sciences et en ingénierie, oui. En langues, littérature et sciences humaines, je demande à voir. Vendredi j'ai eu un test de trente minutes en vieil anglais. La veille j'ai passé quatre heures à la bibliothèque pour me farçir les déclinaisons des substantifs, des adjectifs et des verbes, pour au final me retrouver devant cinq phrases à traduire, tirées de la version qu'on avait faite pendant la semaine. Il risque pas de se retrouver avec des 14/20 ou moins avec ça, le prof. Quoique ?
C'est tout pour le moment...bientôt on va avoir des micro-vacances (Reading Day), on commence donc à essayer d'organiser des trucs. J'aimerais bien aller visiter Jamestown pour ma part.
Cheers everybody !